Souvenirs d’enfance - Les Championnes du labo

 

J’avais six ans, avec ma mère et mon frère nous habitions une petite maison dans la campagne picarde.

 

J’adorais les animaux. Les observer, les câliner, les promener était mon quotidien.

Nous avions déjà un chat, un chien, et deux tourterelles.

 

Mais le plus merveilleux des cadeaux, ce fut la souris blanche que ma mère m’offrit, avec sa petite demeure de plastique transparent, aménagée pour lui permettre de pratiquer ses exercices quotidiens.

Ce fut un ravissement, je me pressais de rentrer de l’école pour l’admirer, la prendre dans mes mains,

lui offrir des friandises et la faire courir sur mes bras.

 

Le seul désagrément était qu’elle dégageait une odeur particulière que je trouvais assez désagréable.

 

Je décidais donc de la parfumer avec le délicieux parfum de ma mère. Je fis sur elle quelques pulvérisations de ces douces essences, elle plissa ses jolis yeux rouges et… Hélas, après cette malheureuse expérience, dans les cris et les larmes, tenant le petit corps sans vie de ma souris, je compris ce que le mot « mort » voulait vraiment dire.

 

Maintenant, en pensant à cette multitude de souris sacrifiées pour la recherche dans les laboratoires, j’éprouve un sentiment de culpabilité et de tristesse.

 

Béatrice Koster

 

Avril 2023

 

              

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