Au-delà de la trace

 

L’être vivant, les éléments, la matière laissent des traces que l’artiste relève pour les ré-imaginer : un papier de soie coloré d’encres naturelles, tendu sur des structures métalliques soudées, permet à l’oxydation de monter en surface comme un lointain resurgi. La mue du serpent abandonne une forme autrefois vivante. La fossilisation inspire des personnages figés. Dans les chambres pré-mortuaires et dans les sépultures subsistent des empreintes, des parures féminines, des colliers incrustés dans la pierre. La lumière accède en ces lieux et les fait revivre, frôlant de spiritualité des restes humains.

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Traces aussi, ces formes déposées par la mer sur le sable, qui petit à petit s’élèvent en portes dont les anneaux marquent de couleur les trois âges : rouge de la naissance, jaune de la maturité, bleu du retour à l’Univers. Même le plomb se mue alchimiquement en or. Des cristaux suspendus à des fils d’acier scintillent en gouttelettes. La lumière sublime la matière et les sculptures en deviennent vivantes.

Ainsi s’ordonnent les cercles de la vie.

Toute création est une métamorphose.

 

 Jamel Eddine Bencheikh